L’appel à projets R&D Booster est le principal guichet régional pour le financement des projets d’innovation collaborative. Lancé annuellement, son édition 2021 s’est clôturée fin mars.
Les résultats ont été annoncés cette rentrée : parmi les 22 projets retenus par la Région Auvergne Rhône-Alpes figurent 5 projets labellisés par le pôle AXELERA (AmMoniAQ, PREPAG, Resolution, Black CO2MET, C2Film).
Les lauréats ont bénéficié de l’accompagnement du pôle dans le cadre de son processus de labellisation : ingénierie amont de projets, relecture critique de l’annexe technique, mobilisation d’experts. Le taux de succès des projets labellisés par AXELERA sur cet AAP est de 83%.
Le projet AmMoniAQ vise à développer un analyseur ultra-performant et miniaturisé, permettant de réaliser une quantification précise de l’ammoniac en milieu complexe.
Il est porté par la société HEMERA et associe le laboratoire académique ILM (Institut Lumière Matière) ainsi que l’entreprise ARYBALLE technologie.
La réglementation européenne force l’industrie automobile européenne à accélérer sa transition technologique vers la mobilité bas carbone qui se traduit par l’électrification des véhicules (BEV, HEV, FCEV). Cette conversion induit une importante augmentation des batteries électrique en fin de vie. Également plusieurs gigafactories vont être installées sur le territoire européen dans les années à venir générant des déchets de production. Or le recyclage des batteries Li-ion comporte toujours de nombreux verrous techniques, économiques, sociétaux et environnementaux.
Le projet BLACK CO2MET vise à lever certains de ces verrous en combinant l’expertise de la société MTB dans le prétraitement de batteries, la technologie de rupture brevetée développée par l’ICBMS et industrialisée par Mecaware sur l’extraction de métaux. Le projet mettra en œuvre l’alliance des technologies et connaissances du consortium afin de combiner un prétraitement mécanique des batteries, à des opérations de purification de la matière active qui en est issue avant extraction sélective des matériaux stratégiques. Le projet vise à valider les conditions de procédés à l’échelle du démonstrateur sur différents types d’intrants afin d’étendre au maximum le potentiel d’application de cette solution de recyclage de rupture.
D’un budget de 986 k€, dont 398 € d’aide publique, le projet BLACK CO2MET est porté par la société MECAWARE et associe le laboratoire académique ICMBS (Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires) ainsi que l’entreprise MTB.
L’objectif de C2FILM est d’adapter la formulation du matériau polymère développé par LACTIPS au procédé d’extrusion de film à plat (ou procédé « cast ») pour fabriquer des films d’emballage biodégradables, compostables et très résistants mécaniquement. Le verrou technologique à lever se situe au niveau du procédé de transformation à chaud et des propriétés mécaniques. Ce polymère naturel doit, en effet, être adapté aux spécificités de la filière d’extrusion pour film plat du procédé de transformation. Pour lever ce verrou, les partenaires travaillerons à la fois sur la formulation du polymère, en étudiant l’ajout d’additifs dans une démarche d’éco-conception, et sur l’outillage et les conditions du procédé.
D’un budget de 1M€ dont 600 k€ d’aide publique, le projet C2Film est porté par la société LACTIPS, start-up industrielle innovante qui fabrique le premier plastique naturel complètement biodégradable, et associe le laboratoire académique IMP (Ingénierie des matériaux Polymères - UMR CNRS 5223), Université Jean Monnet de Saint Etienne ainsi que l’entreprise BARBIER, leader dans la fabrication de films polyéthylènes.
Le projet PREPAG porte sur la création d’un préleveur passif des polluants dans les gaz du sol dans le domaine des sites et sols pollués.
Il est porté par la société ENVISOL et associe le laboratoire académique EDYTEM (Environnement, Dynamiques, Territoires, Montage) et l’entreprise EXPLORAIR.
Le recyclage des matières plastiques et de leurs composites est aujourd’hui un enjeu environnemental majeur. Les industriels sont à la recherche de nouvelles solutions permettant de traiter des volumes plus importants de déchets et ainsi réaliser des économies de matière et diminuer les impacts environnementaux (diminution des consommations d’énergie, d’eau et moindres émissions de CO2).
Le projet RESOL se propose d’étudier plus particulièrement le recyclage des composites textiles PVC, c’est-à-dire des matériaux multicouches, où le PVC est enduit sur des textiles de différents types (fibres de verre, polyester, coton..). Une solution de recyclage de ces matériaux a été développée par la société POLYLOOP. Elle permet de séparer le PVC d’un côté et les fibres textiles de l’autre. Cette solution est mise en œuvre à l’aide de petites unités modulaires qui peuvent être installées sur le site de fabrication des industriels permettant ainsi un recyclage direct des déchets de production. Ce procédé rencontre néanmoins un verrou, puisque le PVC recyclé obtenu n’a pas les bonnes caractéristiques physico-chimiques pour pouvoir être ré-incorporé dans le procédé de fabrication des composites textiles par enduction plastisol (uniquement par extrusion ou calandrage).
L’objectif du projet RESOL est donc de travailler sur le procédé de recyclage et l’obtention de PVC qui soit réutilisable dans des procédés d’enduction plastisol.
D’un budget de 900k€ dont 540k€ d'aides, le projet RESOL est porté par la société POLYLOOP et associe la société CHOMARAT, fabricant de textiles techniques enduits ainsi que deux laboratoires académiques de l’Université Claude Bernard Lyon-1: l’Institut des Sciences Analytiques (ISA) et le Laboratoire d'Automatique, de Génie des Procédés et de Génie Pharmaceutique (LAGEPP).