L’économie circulaire est une véritable opportunité et la chimie verte offre de belles perspectives d’innovation permettant de répondre aux enjeux du développement durable. Découvrez le dernier Bulletin Eclaira, L’économie circulaire en Auvergne-Rhône-Alpes, et le témoignage de Laure Hugonet, Directrice Innovation chez AXELERA, pour comprendre comment la chimie est intimement liée à l’environnement.
Témoignage de Laure Hugonet, Directrice Innovation d’AXELERA, Pôle de compétitivité Chimie-Environnement Auvergne-Rhône-Alpes :
Quelques mots sur AXELERA ?
L.H. : AXELERA est un pôle de compétitivité créé en 2005. Il a pour objectif d’accompagner les projets et activités de ses 370 membres autour de 5 axes stratégiques :
Ces axes intègrent de façon transversale trois dimensions :
Le pôle travaille au quotidien pour accompagner le développement de ses adhérents avec 3 leviers :
Comment sont liés la chimie et l’environnement ?
L.H. : Chimie et environnement sont souvent mis en opposition alors que la chimie apporte des solutions à de nombreuses problématiques environnementales. Elle irrigue de multiples disciplines.
La chimie c’est, par exemple, la production de membranes pour le traitement de l’eau, le développement de catalyseurs pour la dépollution, la fabrication de matériaux composites pour les pales d’éoliennes ou l’allégement des véhicules, ou encore différents constituants des batteries électriques (électrodes, électrolytes…).
« La chimie joue déjà et a un rôle à jouer pour résoudre les défis du développement durable »
AXELERA œuvre en ce sens à deux niveaux, en accompagnant les industries dans leur
dimension environnementale (accroître l’éco-efficience des sites industriels) et pour le développement de nouveaux produits ou matériaux aux fonctionnalités et performances environnementales accrues.
Comment l’économie circulaire s’intègre dans la chimie ?L.H. : La circularité peut être mise en œuvre à différents niveaux. Notamment en intégrant la notion de fin de vie dans le développement d’un produit afin d’assurer sa recyclabilité, ou plus globalement en intégrant une démarche d’éco-conception. Arkema a ainsi développé la résine Elium®, une résine thermoplastique destinée à la production de pales d’éolienne en composites recyclables.
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La circularité peut s’exprimer sur bien d’autres dimensions : captage de CO2 pour ensuite le réutiliser, récupération de la chaleur fatale pour la revaloriser, recyclage des eaux de process, requalification des friches industrielles pour « recycler » le foncier…
Bien entendu, l’économie circulaire est un sujet qu’on associe de manière évidente avec le recyclage. Là encore, la chimie est une voie de progrès. Des innovations portent actuellement sur le développement de voies de valorisation chimique de différents déchets, par exemples le projet Polyloop® qui a pour ambition de développer de petites unités de traitement physicochimique des gisements de PVC composites, ou la société Afyren qui propose des molécules biosourcées issues de déchets organiques bruts en substitution de molécules pétro-sourcées. Différents projets de recyclage chimique de plastiques sont actuellement en émergence dans le réseau.